Focus sur le marché du coaching professionnel en France

Destinée à l’univers du sport à ses débuts, l’activité du coaching s’est orientée dans le monde des affaires à partir des années 80 dans les pays anglo-saxons, avant d’atteindre les entreprises françaises à partir des années 90. Depuis, le marché du coaching professionnel est en forte croissance, s’étendant davantage dans le milieu professionnel, mais aussi la sphère privée.

D’après l’OPIIEC, le marché du coaching professionnel est en croissance d’au moins 10 % et pèse près de 750 millions d’euros en 2022. La demande est très dynamique, avec des entreprises qui recherchent de plus en plus un accompagnement sur mesure de leurs activités (développement des compétences à titre individuel ou collectif, transition majeure au sein de l’organisation). Face à des enjeux particulièrement complexes, les entreprises doivent réinventer leur stratégie pour maintenir leur croissance et poursuivre leur développement.

La vocation du métier de coach devient un réel engouement au sein des entreprises : en 2022, on compte près de 15 000 coachs professionnels et 500 superviseurs. Coaching Ways France Executive vous propose une analyse détaillée du marché du coaching en France.

Les organisations qui sollicitent une demande en coaching ont un profil très varié. Si la majorité des entreprises coachées sont des PME, TPE et startups (31 %), il faut aussi prendre en compte la demande des professionnels eux-mêmes (24 %), des grandes entreprises (21 %), des associations (9 %), des ETI (7 %), et les sollicitations émanant de la fonction publique (9 %). Quant à l’origine des demandes d’accompagnement, elles proviennent essentiellement du service RH (34 %), suivi de la Direction Générale (25 %), du responsable N+1 ou N+2 (23 %), et enfin à l’initiative du coaché lui-même (19 %).

Généralement, le top-management sollicite des coachs externes, et idéalement réputés. Ils portent une attention particulière à leur CV, mais aussi à la qualité de la formation en coaching qu’ils ont suivie.  Quant aux acteurs du middlle-management, ils préfèrent engager des coachs internes pour répondre à leurs problématiques. Cela nécessite d’ailleurs de former les managers et les responsables d’équipes à la posture de coach, en plus de l’expertise de leur métier.

Le coaching a longtemps privilégié un accompagnement individuel, et c’est encore le cas aujourd’hui :  87 % des entreprises préfèrent un accompagnement individuel, 11 % demandent un coaching d’équipe et 3 % un coaching d’organisation. Effectivement, les raisons du recours au coaching se caractérisent essentiellement par un besoin d’améliorer ses relations personnelles en entreprise, l’envie de développer son leadership et l’accompagnement à la prise d’un nouveau poste.

Enfin, le coaching s’effectuait naturellement en présentiel pendant de nombreuses années.  Mais le Covid-19 a bousculé les modes d’accompagnement : la demande en format distanciel s’est fortement accrue depuis. Cela a notamment permis l’essor des plateformes de coaching, pour faciliter l’accès à toutes les entreprises (pour des raisons de coûts et de disponibilité).

Il est intéressant de savoir que le marché du coaching croît plus rapidement que le marché du conseil (ce dernier connaissant une croissance annualisée de 10 %). Les entreprises perçoivent au travers du coaching, une prestation sur mesure et particulièrement adaptée à leurs problématiques de développement et croissance, puisque les personnes coachées doivent trouver par elles-mêmes leurs propres solutions.

L’activité du coaching est majoritairement exercée par une population majoritairement féminine (67 %). Et les coachs professionnels pratiquent leurs métiers sous 4 statuts possibles : salarié dans un cabinet de coaching professionnel (34 %), autoentrepreneur (23 %), associé dans une société commerciale non salarié (19 %) et sous d’autres statuts (24 %).

La tarification horaire et le nombre moyen de séances à l’année sont très disparates (de moins de 100 euros la séance jusqu’à plus de 800 euros, de moins de 20 heures par an jusqu’à plus de 500 heures). On retient toutefois que le tarif horaire moyen est d’environ 240 euros, ce qui donne un chiffre d’affaires moyen situé entre 45 k euros et 50 k euros par an (pour un nombre médian de séances compris entre 50 et 100 heures par an).

Enfin la demande croissante du coaching en distanciel révolutionne aussi l’approche des coachs professionnels. Ainsi, ils sont 40 % à accepter favorablement un accompagnement en distanciel, tandis que 10 % des coachs ne l’envisagent pas du tout.

Aujourd’hui, les coachs doivent compléter leurs compétences traditionnelles avec les nouvelles compétences associées aux outils digitaux. Parmi les savoir-faire historiques, les clients approuvent particulièrement la compétence relationnelle, l’adoption d’une posture de coach, ainsi que l’instauration d’un cadre d’accompagnement bien défini.

Quant aux coachs eux-mêmes, ils sont nombreux à reconnaître l’importance d’une relation de confiance avec le coaché. L’analyse et la réflexion de leurs pratiques, la connaissance de soi et enfin l’écoute active sont également reconnues comme des compétences majeures dans le cadre d’un accompagnement.

D’autres techniques sont aussi indispensables pour la réussite du métier : la connaissance de l’univers professionnel (et idéalement la maîtrise de celui du client coaché), la parité avec les clients, et enfin l’écoute active. À ce titre, les organismes professionnels du coaching valorisent une démarche déontologique qui doit être rigoureusement respectée par le coach en activité.

Près de 52 % des coachs professionnels considèrent que leur profession reste moyennement lisible dans la sphère professionnelle et plus généralement au sein de la société. Ils s’interrogent notamment sur la visibilité de leur activité, compte tenu d’un nombre croissant d’acteurs dans le marché du coaching, mais aussi l’essor des plateformes d’accompagnement dédiées aux professionnels et aux entreprises.

Si le métier du coaching a évolué depuis ses débuts en France, les entreprises reconnaissent aujourd’hui la valeur apportée par le coaching professionnel. Alors qu’il était initialement destiné aux cadres dirigeants à la suite du succès qu’il a connu dans le monde sportif, le coaching s’est vite généralisé dans toute la hiérarchie d’une entreprise, notamment les managers, les cadres, voire les salariés en quête d’ambition.

Tous les acteurs d’une entreprise qui ont eu recours au coaching lui reconnaissent des bénéfices sur le long terme, comme un levier indispensable pour améliorer durablement l’efficience individuelle et collective. Cependant, il est clair que la réussite d’un accompagnement en coaching repose fondamentalement sur la motivation du coaché. Et les entreprises clientes déplorent parfois le manque d’implication de la personne coachée, ce qui peut générer un manque de résultats.

Les entreprises remarquent actuellement quelques phénomènes de l’environnement qui viennent bousculer leur organisation, ce qui les incite à recourir au coaching professionnel :

• La révolution numérique impacte directement le travail des collaborateurs, tant dans le mode opératoire que dans l’organisation. Elle transforme aussi en profondeur les pratiques du coaching, historiquement exercées en présentiel.
• Les services RH veulent investir davantage dans une mission de performance des organisations, et cela passe nécessairement par l’épanouissement du salarié et le sens qu’il accorde à son travail en entreprise (quel que soit son niveau hiérarchique)
• Les pratiques RH doivent être aussi transformées face aux mutations économiques et à l’évolution du monde des affaires.

On note particulièrement qu’au sein des cabinets de coaching, les pratiques RH ont-elles aussi évolué. Les recruteurs de coachs professionnels privilégient des profils d’anciens managers ayant vécu une carrière significative en entreprise.

La qualité de formation est un point majeur dans le choix d’un accompagnement au coaching. Si elle reste un critère de sélection pour les entreprises, l’excellence d’un parcours permet aussi au coach professionnel de se différencier et de crédibiliser son activité sur le marché.

On recense ainsi plus de 80 organismes de formation en coaching, qu’il s’agisse de formation initiale ou continue. Elles se distinguent par leur approche pédagogique, mais aussi la spécialisation (PNL, analyse transactionnelle, etc.). Une différenciation réside aussi dans la durée du parcours, le tarif de formation et le mode du parcours (présentiel, hybride ou distanciel). À ce titre, l’ICF et l’EMCC sont les fédérations de coaching les plus connues en France, sachant qu’elles accréditent les écoles de formations afin que les apprenants accèdent à la certification en fin de parcours.

La fédération ICF délivre des accréditations aux organismes de formation appelées LEVEL 1,  LEVEL 2 et LEVEL 3 fournissant chacune un niveau de certification : ACC (100 heures de pratique) pour le Level 1, PCC (500 heures) pour le Level  2 et MCC (2500 heures) pour le Level 3. Quant aux CCEU, ce sont des formations avancées pour les coachs qui veulent renouveler leurs certifications et développer davantage leurs compétences.

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